Wooden Arms

Wooden Arms est la réplique très attendue à l’onde de choc créée en 2007 par Patrick Watson et Close to Paradise, opus qui a propulsé l’homme et son groupe au firmament de la renommée internationale. Après la parution canadienne de Close to Paradise en 2006, les quatre musiciens ont été en tournée sans arrêt pendant deux années et, de bien des façons, Wooden Arms est la trame sonore, l’histoire d’un groupe qui chaque jour s’éveille dans un nouvel endroit plus étrange que le précédent un peu partout à travers le monde.

Que ce soit à travers l’ambiance cycliste de Beijing, la chaleur de La Nouvelle-Orléans dans Big Bird in a Small Cage ou l’envoûtante valse de la pièce titre, impossible impossible de ne pas vous sentir en tournée avec le groupe lorsque vous écouterez Wooden Arms. C’est parfois pas très propre, c’est souvent complètement fou, mais ce n’est jamais, jamais ennuyeux.

En 2007, Close to Paradise a remporté le prestigieux Prix Polaris, battant au fil d’arrivée des contemporains tels que Arcade Fire et Feist, pour ne nommer que ceux-là. Avant même que l’album ne soit lancé aux États-Unis, en Europe et au Japon, le groupe sillonnait déjà le monde et suscitait l’unanimité partout où il passait avec sa musique et sa prestation scénique.

Une fois la tempête passée et la tournée achevée, les compères avaient déjà écrit suffisamment de nouvelles pièces pour enregistrer un nouvel album, chose qui fût faite au cours des derniers mois de 2008, à Montréal. Watson chante, sur Fireweed, la pièce qui ouvre cet album «So we dug ourselves a hole, and planted all our skin; like a seed in the ground, to grow again» (librement: Nous avons creusé un trou et y avons tous planté notre peau, comme une semence, pour qu’elle repousse), et le renouvellement est bel et bien un de thèmes de Wooden Arms. Tant la voix de Watson que les arrangements rayonnent de pleins feux autour d’une fondation percussive qui est mise à l’avant-plan.

Pourtant, Wooden Arms n’est pas le fruit d’un groupe qui cherche à polir ses sonorités; il cherche également à élargir ses horizons. La pièce Machinery of Heavens, qui clôture le disque, n’est qu’à un cheveu d’être une pièce de swing en bonne et due forme, tandis que Big Bird in a Small Cage est un parfait spécimen de chanson country-pop. Les fans de la chanson The Great Escape, de l’album Close to Paradise, seront immédiatement conquis par la déchirante Man of Like You et son duo voix et guitare.

Mais par-dessus tout, Wooden Arms est la vitrine qui démontre, s’il fallait encore le démontrer, que Watson et ses acolytes sont des compositeurs et des musiciens du plus haut calibre. Il suffit d’écouter l’orchestration de Tracy’s Waters, ou le travail «guitaristique» de Simon Angell sur Traveling Salesman, la performance renversante du batteur Robbie Kuster sur Hommage ou encore la solide fondation jetée par la basse de Mishka Stein sur la déjantée pièce instrumentale Down at the Beach.