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« Ce disque est indéniablement plus décontracté que notre précédent », assure le chanteur et guitariste de Suuns, Ben Shemie. « Ce n’est pas aussi clinique. Il y a plus d’assurance. »
On peut entendre cette liberté traverser les 11 pièces de Felt, du rock dramatique, squelettique, abandonnez-vous-à-la-gravité de Look No Further — « Notre ouverture minimaliste », note Shemie — à Materials, la réjouissante symphonie de poche concluant l’album, où la voix du chanteur est trafiquée avec un vocodeur et flotte de façon délirante à travers un espace interne caverneux. Il s’agit à la fois d’une continuité et d’une renaissance pour le quatuor montréalais, qui est retourné entre les murs bien-aimés de l’institution locale Breakglass Studios (où ils ont créé leurs deux premiers albums avec Jace Lasek des Besnard Lakes), mais cette fois-ci pour enregistrer à son propre rythme, au cours de cinq sessions productives réparties sur plusieurs mois. Développant simultanément de nouvelles aptitudes tout en perfectionnant les anciennes, les nouvelles chansons du groupe ont été mixées à la perfection par le producteur de St. Vincent, John Congleton (qui était également à la barre du précédent album complet de Suuns, Hold/Still), qui a voyagé depuis Dallas spécialement pour déployer ses talents primés sur place.
Tout en soutenant une agréable cadence — ce qui se rapproche le plus d’un « jam » ici est une pièce instrumentale planante de deux minutes judicieusement intitulée Moonbeams — l’aspect informel de l’autoproduction a permis à Suuns d’explorer de nouveaux horizons éblouissants. « C’était différent et excitant», affirme le batteur Liam O’Neill. « Auparavant, il y avait un effort plus conscient de ma part de jouer de la batterie de façon précise et spécifique au style de chaque chanson, avec une approche réfléchie. Le processus d’enregistrer nous-mêmes était comme un atelier sans limites pour essayer des idées dans un contexte très réceptif. »
Ainsi sont nées les percolations hypnotiques de pop futuriste de X-ALT, où la précision délicate du guitariste Joseph Yarmush est submergée par des vagues de saxophone étourdissant. Ou la manière dont l’afflux tantôt organique, tantôt synthétique de Watch You, Watch Me évolue encore et encore autour des rythmes entraînants d’O’Neill et des motifs extatiques croisant les sonorités de Harmonia à celles d’un Game Boy confectionnés par Max Henry, le maître de l’électronique. Comme il convient à un groupe qui cite Andy Stott et My Bloody Valentine parmi ses influences tout en ne sonnant pas du tout comme eux, Suuns a toujours marié harmonieusement la programmation à la performance. Le groupe ne se contentant pas de fusionner tous ces éléments, il est désormais vain de tenter de décoder leur signature sonore comme « de la musique dance qui rocke » ou vice versa.
Évitant les préréglages, Henry a conçu des sons originaux pour chaque chanson tout en devenant un directeur musical par défaut, orchestrant les configurations et les oscillations. S’enthousiasmant calmement à propos du « post-techno débridé » et de l’utilisation de l’espace par Frank Ocean, il est l’un des artisans de studio les plus modestes : « Ouais, j’étais assis dans la salle de contrôle pendant que les autres jouaient — j’appuyais sur “record” et “stop”. Ça m’a également donné la flexibilité d’agencer les différentes parties et de jouer avec les effets. J’ai un faible pour la musique pop. Alors s’il y a une option plus directe sur la table, j’ai tendance à la préconiser. Évidemment, la musique pop intéressante n’est pas toujours directe, alors c’est une bonne chose que je n’en fais pas toujours à ma tête. »
Par ailleurs, Ben Shemie a nouvellement étendu sa gamme vocale et son penchant pour les mélodies dynamiques, qualités mises en valeur à travers des plaisirs aussi inattendus que les modulations poignantes et autres inflexions nostalgiques de Make It Real et la sensualité agrémentée de saxophone de Peace And Love, qui s’apparente sincèrement à du Sade post-punk. On peut entendre une confiance inédite chez le chanteur et parolier, qui s’illustre peut-être le mieux dans la pièce centrale qu’est Control, où le ton feutré de sa voix est complémenté par une voix bilingue discutant des rêves et de la réalité — un échantillonnage tiré d’un vieux projet d’art social montréalais.
« Il y a une histoire étonnante autour de l’échantillonnage de cet homme qui parle. C’est un extrait audio que j’ai copié d’une série d’entrevues de gens qui vivent dans les rues de Montréal, pour une baladodiffusion communautaire intitulée The Dream Listener. L’enregistrement a été réalisé par un artiste il y a 10 ans au Centre de jour St-James afin d’amasser de l’argent pour la clinique. Il demandait aux gens de parler de leurs rêves. J’ai toujours trouvé que c’était un échantillonnage fascinant, mais je n’ai pas réalisé avant que nous l’ayons utilisé que l’homme dans l’enregistrement — que nous avons contacté pour nous assurer qu’il acceptait que nous utilisions sa voix — était un ami de la famille. C’était un contemporain de Leonard Cohen qui a eu une carrière comme poète à l’époque, puis qui a été aux prises avec la maladie mentale. Cela fait de la chanson la véritable pièce centrale de l’album. Elle a un lien significatif avec notre ville. »
Les membres de Suuns sont fiers de leurs racines dans la province la plus socialiste du Canada, tout en y développant un son qui n’a rien à voir avec ce qui s’y produit. « Les conditions sont formidables pour les musiciens, mais pas autant si vous voulez devenir un puissant banquier d’affaires », rigole Ben. « Si je devais comparer Montréal à une autre ville, je dirais que c’est un peu comme Berlin, dans le sens où il n’y a pas d’énorme industrie, alors il n’y a pas tant d’argent. Et puis il faut parler français pour avoir une carrière, ce qui empêche beaucoup de gens de déménager ici. L’embourgeoisement est plus lent que dans certaines autres villes. »
Nés au Québec, Shemie et Yarmush ont fondé le groupe il y a un peu plus d’une décennie, après que Yarmush ait quitté son village pour aller vivre à Montréal : « Ben vient de la ville, mais j’ai grandi dans les montagnes, dans la forêt, avec rien! » Seul membre n’ayant pas suivi de formation en jazz, ce dernier a étudié la photographie et utilisé cette formation visuelle pour aider Shemie à réaliser son concept innovateur pour la saisissante pochette de l’album.
« J’étais à un barbecue l’été dernier et il y avait des ballons partout », se souvient le chanteur. « J’aime l’idée de la pression, de la résistance, de pousser contre quelque chose juste avant que ça éclate. Il y avait quelque chose d’étrangement subversif à montrer un doigt qui pousse la paroi d’un ballon. Ça semblait cadrer avec l’atmosphère du disque que nous enregistrions. Nous avons fait des moulages en plâtre de nos mains afin d’obtenir une apparence de statue laïque. Joe a trouvé la palette de couleurs, avec cet arrière-plan d’un vert maladif, et a photographié toute la pochette en une heure. »
C’est une image juste assez outrancière pour Felt, qui contraste avec la noirceur passée de Suuns, optant pour une ambiance plus optimiste. Le côté ludique du disque trouve un écho dans le double sens du titre. « Certains vont penser au tissu (“felt”, “feutre”) », explique Ben. « J’aime que ce puisse être mal interprété. En anglais, “felt” signifie aussi “avoir ressenti” et non “ressentir” — c’est un peu introspectif, mais c’est un sentiment qui est au passé. »
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