Jeremy Dutcher

Jeremy Dutcher est un chansonnier, compositeur, militant, ethnomusicologiste et chanteur de formation classique originaire du Nouveau-Brunswick, au Canada. Il habite actuellement à Montréal, au Québec. Bispirituel, Wolastoqiyik et membre de la Première Nation Tobique du nord-ouest du Nouveau-Brunswick, Jeremy s’est fait connaître avec son premier album, Wolastoqiyik Lintuwakonawa (« les chansons du peuple de la belle rivière), enregistré à la suite d’un projet de recherche sur les enregistrements d’archives de chansons traditionnelles Wolastoqiyik se trouvant au Musée canadien de l’histoire. Jeremy a transcrit des chansons chantées par ses ancêtres en 1907 et les a enregistrées sur des cylindres de cire, les transformant ce faisant en compositions « collaboratives ». L’album a remporté le Prix de musique Polaris 2018, ainsi que le prix JUNO de l’Album de musique autochtone de l’année en 2019. Son Tiny Desk Concert (NPR) de 2019 cumule plus de 85 000 vues.
 

Jeremy a étudié la musique et l’anthropologie à l’université Dalhousie de Halifax, en Nouvelle-Écosse. Après une formation comme ténor lyrique dans la tradition classique occidentale, il a étendu son répertoire professionnel en incluant le style de chant traditionnel et les chansons de sa communauté. La musique de Jeremy transcende les frontières, incorporant des influences classiques de façon ludique et assumée, et abordant avec révérence les chansons traditionnelles de chez lui, le tout avec l’urgence de la résistance moderne. 

Jeremy a effectué des tournées à travers le monde, de l’Australie à la Norvège en passant par l’Italie et les Philippines. Il a collaboré avec des artistes iconiques tels que Buffy Sainte-Marie, Joni Mitchell, Beverly Glenn Copeland et le violoncelliste Yo-Yo Ma. On fait souvent appel à Jeremy pour partager son point de vue sur l’identité queer, les questions autochtones, la revitalisation des langues et la mode. Il a été juge invité à Canada’s Drag Race en 2022. La même année, Jeremy et sa famille ont lancé Kekhimin, la toute première école d’immersion en langue Wolastoqey, à Fredericton, au Nouveau-Brunswick. 

Il est aujourd’hui de retour avec son premier projet solo depuis 2018. Son nouvel extrait « Ancestors Too Young » marque la première fois où Dutcher écrit et chante en anglais. Suite à cette annonce, Jeremy Dutcher dévoile également son deuxième album à venir, Motewolonuwok. Une invitation puissante à la guérison et compréhension collective.

Faire de la musique est comme apprendre une langue, selon Dutcher. C’est « un déchaînement » – une constante exploration de ce qu’on veut dire et de comment on peut l’exprimer. Motewolonuwok inclut des airs traditionnels Wolastoqey, des vers de la poète cherokee Qwo-li Driskill, ainsi que les premières chansons que Dutcher a écrites en anglais. Il s’agit d’une reconnaissance de la langue de son père et d’une façon de chanter « directement pour le nouveau-venu [colonisateur] », dans sa propre langue, pour raconter les histoires de deuil, de résilience et de renaissance de sa communauté. « J’avais besoin de contextualiser ma propre histoire », explique-t-il, et Motewolonuwok se présente comme un souhait collectif et une médecine réparatrice.

L’album sera lancé via Secret City Records le 6 octobre 2023.