« La trahison mène à plus de trahisons. En tant que moutons, nous suivons et copions/comportements », écrit Mac Cormack sur les thèmes qui se cachent derrière « Blue World ». Cet avertissement prophétique est un point de départ approprié pour SOLO – une reconnaissance de la propre faillibilité de l’individu qui sert également de moment de clarté, et une source de confiance sur le chemin de la transformation.

Dans les profondeurs les plus sombres de la pandémie, alors qu’une relation touchait à sa fin, Mac Cormack se souvient d’avoir envoyé un message à son thérapeute : « Je ne viens pas te voir chaque semaine juste pour passer le temps », écrivait le musicien bilingue. « Je veux que ça saigne » – que le travail « saigne ». Que cela signifie quelque chose. Lors de leur prochaine rencontre, son thérapeute lui a expliqué : « Ce message que tu m’as envoyé ? C’était vraiment un message que tu t’envoyais à toi-même. Tu étais en train de prendre une décision. »

Cette décision – avancer, changer et avoir le courage de s’aimer soi-même – est le voyage des deux dernières années et aussi celui de SOLO, un album qui scintille et frissonne, pulsant avec le cœur battant d’un artiste en belle évolution. Plus doux que son premier album Now (2019), il est néanmoins déchiré par la peur et l’inondation de déceptions qui ont marqué ces dernières années – et l’enfance du chanteur.

Comme sur Now, Mac Cormack joue presque tous les instruments lui-même, entouré par une bande-son d’un seul. À travers 10 morceaux ondulants, le chanteur invoque un monde sonore à la fois acéré et intime, influencé par les électroniques texturées de James Blake, Little Dragon, Caribou et SUUNS. Des boîtes à rythmes bégayent sous des vagues de synthétiseurs ; des malédictions flottent sous des tourbillons de sons empreints d’amour.